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Les reportages - L'Hippophagie

L'Hippophagie

 

Manger de la viande de cheval n'est pas anodin.

 

En fait, la consommation de cheval aurait été interdite par l'Eglise, et ce afin de lutter contre d'anciens cultes païens comportant des sacrifices de chevaux.

 

Au XIIè siècle, les rois en Irlande, lors de leur intronisation devaient s'unir à une jument blanche qui était ensuite sacrifiée, bouillie et partagée lors d'un festin. Après quoi, le futur roi devait se plonger dans un chaudron contenant le bouillon de la jument sacrifiée. L'interdit chrétien aurait été posé concernant la viande de cheval. Or, le christianisme ne pose pas d'interdit alimentaire, il les condamne même.

 

"Mangez de tout ce qui se vend au marché sans poser de question par motif de conscience, car la terre et tout ce qu'elle contient sont au seigneur" (1er Epitre aux Corinthiens).

 

Le Christianisme refuse la discrimination entre les animaux. Il n'y en a ni de purs, ni d'intrus. Il est la seule religion sans sacrifices d'animaux, sans abattages rituels, sans interdits alimentaires, contrairement à l'Islam et au Judaïsme.

 

Au VIIIè siècle, l'Eglise chrétienne qui était dans la voie d'évangélisation des peuples païens, proclama en la personne des papes Grégoire III (731-741) et Zachane I (741-752) que la consommation de viande de cheval ainsi que celle d'âne et de mulet relevait d'une impiété. Les populations que l'Eglise voulait mettre sur sa coupe, comme les gaulois, appréciaient ce mets. L'anathème contre cette nourriture représentait moins un interdit alimentaire religieux, qu'un instrument de combat contre les pratiques païennes. Cet interdit pèse jusqu'au XIXè siècle, ce qui n'a pas empêché des ventes clandestines.

 

C'est à partir de cette période qu'on voit apparaître en Europe des boucheries spécialisées dans la vente de cheval. Le XIXè siècle connait une explosion démographique, et des humanistes s'inquiètent de la pauvreté des classes laborieuses. C'est Isidore de Saint-Hilaire qui avait constaté que les couches basses de la population ne mangeaient pas ou peu de viande. Il s'est insurgé contre le fait que, d'un côté de la viande est perdue pour cause de préjugés, et que d'un autre, une partie de la population est privée de protéines animales.

 

Des médecins et des vétérinaires entreprennent des recherches sur cette viande. Le chimiste allemand Liebig découvre la créatine, une substance azotée conférant à la viande un haut pouvoir nutritif dans une plus grande proportion chez le cheval que chez le boeuf. Il a fallu informer la population à qui l'on destinait cette viande, faire de la propagande, promouvoir ses qualités nutritives. Emile Decroix poursuit l'action en tant que membre de la S.P.A. Il affirme "Les chevaux hors de service seraient moins malheureux à la fin de leur carrière, s'ils étaient soignés comme des animaux de boucherie plutôt que de continuer à être surmenés jusqu'à épuisement extrême de leur force, puis livré à l'équarisseur".

 

La S.P.A. elle-même se met du côté de l'hippophagie.

 

Le 9 juin 1866, une ordonnance autorise la viande de cheval dans l'alimentation publique. Sa vente est désormais légale. Mais le public doit être tenu informé, ceci afin qu'il n'y ait aucune confusion possible lors de l'achat. Les boucheries hippophagiques sont tenues d'afficher leur spécialité, soit avec une inscription "boucherie chevaline" ou "boucherie hippophagique", soit avec une enseigne en forme de tête de cheval.

 

La viande de cheval était considérée comme une nourriture saine et très bon marché, ciblée sur les personnes les plus défavorisées. Elle était un aliment populaire. Son commerce s'est développé progressivement. Néanmoins, une certaine résistance s'observa chez les consommateurs et ce malgré le prix modique du produit. On avança alors que cette viande avait des vertus préventives contre l'infection tuberculeuse.

 

Malgré tous les efforts fournis, la consommation de viande de cheval est restée relativement basse et n'est pas rentrée dans les moeurs. Le cheval est un animal à haute valeur symbolique. Le manger c'est ingérer un animal noble représentant un statut social supérieur, la classe dominante.

 

L'hippophagie ne coïncide pas avec la reconversion de l'outil cheval en animal de boucherie. La consommation de viande chevaline date du XIXè siècle. Les prétextes étaient philanthropiques d'une part, ne fournissant aux ouvriers une nourriture capable de leur assurer une force de travail. Les raisons étaient d'autre part "philippiques" : on invoquait de meilleures conditions de fin de vie pour les chevaux de travail. La conversion des chevaux tracteurs en animaux de boucherie a été précipitée par l'arrivée des tracteurs. Les chevaux sont devenus des bouches inutiles à nourrir. Ils coûtaient de l'argent sans rien rapporter. Ces animaux qui avaient été taillés sur mesure pour tracter les machines agricoles modernes de l'agriculture vont être destinés à la boucherie, qui devient alors le principal débouché de ces chevaux. A partir de 1950, la population équine chute de manière vertigineuse. En France à partir de 1976, l'appellation "cheval de trait" n'existe plus. L'arrêté ministériel du 23 juillet la remplace par celle de "cheval lourd". En effet, ce cheval de travail ne tracte plus rien. Il a désormais de nouvelles fonctions sur le marché. Et là encore le cheval subit une métamorphose compatible avec ce quoi il est destiné. Les races sont grossies, alourdies, pensées en terme de kilogramme de viande.

 

A partir de 1970, les races françaises atteignent un seuil critique au niveau de leur effectif. La perspective de la disparition de certaines races est réelle. Les Haras Nationaux deviennent alors un conservatoire des races de chevaux de trait, un gestionnaire du capital génétique de ces animaux. L'hippophagie devient la sauvegarde de nos chevaux de trait. "Malgré le renouveau du cheval de trait, c'est encore la boucherie le principal débouché" m'avait affirmé un ingénieur de l'Institut de l'Elevage. Pourtant la consommation baisse. Les campagnes anti-hippophagiques y sont-elles pour quelque chose ? On dénonce les conditions de transport des chevaux. On a parlé également de cas d'empoisonnement chez des consommateurs ayant ingérés de la viande de cheval atteint de trichinose, maladie parasitaire provoquée par des vers situés dans l'intestin et dans les muscles du cheval.

 

Ou alors, malgré tout, ingérer de la viande cheval reste un sacrilège ?


Date de création : 11/09/2008 @ 18:33
Dernière modification : 02/10/2008 @ 18:03
Catégorie : Les reportages
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